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Dossiers >> Les stations de ski |
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Article que j'ai rédigé pour le journal de mon lycée "l'Evadé" LES STATIONS DE SKI ET L'ENVIRONNEMENT |
Saviez vous que seulement 10% des Français vont aux sports d’hiver, et malgré
tout, il leur est consacré chaque année plus de 200 millions d’euros ! Les 307
stations de ski françaises ont un C.A. qui dépassait l’année dernière 880
millions d’euros, se plaçant ainsi parmi les plus grosses entreprises de France.
Mais cette gigantesque entreprise a-t-elle droit à tant de privilèges sur
l’environnement ? A l’heure où la question du développement durable est dans
tous les esprits, les stations continuent de s’étendre, laissant derrière elles
des terrains où les remontées mécaniques ont remplacé la faune et la flore. Il
suffit de se promener l’été aux alentours des stations pour se rendre compte de
l’ampleur du phénomène !
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N’oublions pas non plus
que la neige devient de plus en plus rare et de plus en plus convoitée, et que
le nombre de skieurs, qui était en forte progression depuis 30 ans est en train
de stagner. Faut-il donc continuer à s’étendre, aussi bien au niveau des
constructions dans la station, qu’au niveau du domaine skiable ? La réponse
chez les directeurs de
station est négative.
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De plus, pour construire les gares de ces remontées, il faut de la place. Ce n’est pas un problème lorsqu’on a de l’argent : à coups de dynamite, on casse les crêtes, on réduit de quelques mètres les sommets pour installer d’énormes gares recouvertes de ferraille !
Observez maintenant les stations elles-mêmes ! Bien que certaines soient de vrais villages montagnards, en accord avec le paysage (stations de 1e génération), la plupart sont constituées d’immeubles sombres et « sinistres », construits dans les années 70, années pendant lesquelles le boom du ski a tout dévasté. Durant cette période, les villages alpins (pauvres, avec en plus une émigration très importante) se sont lancé dans l’aventure de l’or blanc, pensant que ce serait la meilleure solution pour rétablir l’équilibre du pays. Ils ont ainsi laissé construire, au détriment de la montagne et de la nature. Je pense qu’à l’heure actuelle, on ne referait pas la même erreur. Les nouvelles constructions sont moins hautes, ornées de pierre et de bois. C’est ce qu’on trouve dans les stations de 3e génération (construites après 1980), qui marquent un retour au traditionnel (parfois avec un certain mauvais goût cependant !)
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Mais pourquoi certaines stations essaient-elles tant bien que mal de
respecter un minimum l’environnement, alors que d’autres terrassent les
flancs de montagne à coups de tractopelles ? On trouve plus ou moins la
réponse dans le mode de gestion. Certes toutes les stations ont soif de
succès et recherchent un minimum de profit, quoi de plus logique ? Mais
lorsque les sociétés privées achètent une station, il s’en occupent de la
même façon qu’un supermarché : « Une station de ski, ce n’est jamais
qu’un parc de loisirs sportifs en libre-service », dit le président de
la CDA. Dégager
du profit est leur unique but. Ainsi, la nature est écrasée par le poids de
l’argent, et les tours de béton poussent comme des champignons. La plupart
des stations qui ont su garder une taille humaine sont celles qui ont su
contrôler leur développement. Elles sont généralement gérées par des régies
communales, et les objectifs sont plus de faire vivre le pays que de dégager
d’importants bénéfices. Mais le problème n’est pas seulement dû aux
exploitants de remontées, mais aussi à la demande, aux clients eux mêmes :
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![]() Les skieurs qui ont la chance de se payer une semaine de vacances au ski en février ne se soucient guère de l’aspect de la montagne lorsqu’ils ne sont pas là. Ils iront se plaindre de la difficulté du vieux téléski T, d’avoir fait trop la queue au télésiège X, d’être tombé dans les bosses de la piste noire Y... Du coup, l’année suivante, le téléski T et le télésiège X seront remplacés par de gros télécabines et la piste noire Y aura été retravaillée pour que les débutants puissent dire dès leur retour qu’ils ont fait une piste NOIRE !!! Tout cela mérite quand même réflexion, car c’est un véritable cercle vicieux, les stations répondent à la demande, il faudrait alors réagir, avoir une nouvelle conception de la montagne, essayer de voir plus loin que le bout de ses skis ! Que restera-t-il dans 50 ans, quand la neige aura déserté les moyennes montagnes et que les stations auront fermé leurs portes ? Pensez vous vraiment que ceux qui ont tout construit vont tout démonter ? Il ne faut pas rêver, la montagne gardera à jamais en elle ces blessures inguérissables datant de cette période, où les humains ont essayé de la conquérir pour en faire le terrain de jeu de l’Europe... |
Simon