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Les stations de ski
La Croix du Sud
La liaison Valloire-Valmeinier
Le Crêt Rond

Article que j'ai rédigé pour le journal de mon lycée "l'Evadé"

LES STATIONS DE SKI ET L'ENVIRONNEMENT


    Saviez vous que seulement 10% des Français vont aux sports d’hiver, et malgré tout, il leur est consacré chaque année plus de 200 millions d’euros ! Les 307 stations de ski françaises ont un C.A. qui dépassait l’année dernière 880 millions d’euros, se plaçant ainsi parmi les plus grosses entreprises de France. Mais cette gigantesque entreprise a-t-elle droit à tant de privilèges sur l’environnement ? A l’heure où la question du développement durable est dans tous les esprits, les stations continuent de s’étendre, laissant derrière elles des terrains où les remontées mécaniques ont remplacé la faune et la flore. Il suffit de se promener l’été aux alentours des stations pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène !

 

     N’oublions pas non plus que la neige devient de plus en plus rare et de plus en plus convoitée, et que le nombre de skieurs, qui était en forte progression depuis 30 ans est en train de stagner. Faut-il donc continuer à s’étendre, aussi bien au niveau des constructions dans la station, qu’au niveau du domaine skiable ? La réponse chez les directeurs de station est négative. En effet, les nouveautés permettent d’attirer toujours d’avantage de monde. Pouvoir écrire « Plus gros téléphérique d’Europe » est une publicité certaine. Prenons les stations des Arcs et de la Plagne, deux stations voisines (déjà assez grandes je pense) qui ont décidé de se relier, offrant ainsi plus de 400kms de pistes ! Je  pense que ce nouveau téléphérique n’était pas une nécessité, mais beaucoup plus un moyen de publicité pour attirer plus de monde. Ecoeurant quand on voit le résultat : deux grosses cabines qui se déplacent d’un bout à l’autre de la vallée entre deux gares de béton. Mais ce n’est qu’un exemple, et il en existe beaucoup d’autres, il suffit de regarder dans les environs, à Valthorens, dans les 3 vallées par exemple : le plus grand domaine skiable du monde s’est doté cette année d’un troisième  téléphérique débrayable avec un pylône des plus « discrets », une vraie merveille architecturale (semblable à la photo ci dessous) !

 

     De plus, pour construire les gares de ces remontées, il faut de la place. Ce n’est pas un problème lorsqu’on a de l’argent : à coups de dynamite, on casse les crêtes, on réduit de quelques mètres les sommets pour installer d’énormes gares recouvertes de ferraille !

     Mais on peut toujours se rassurer en se disant que ces remontées mécaniques pourront toujours être démontées lorsque le monde du ski aura rendu l’âme, rendant à la montagne ses terres... Mais c’est sans compter un autre problème, encore plus important, et irréversible : les pistes de ski. Depuis quelques années, pour augmenter le débit sur le domaine skiable, les pistes de ski sont retravaillées (remodelées), et deviennent ainsi sans grand intérêt pour les skieurs : les bosses et les virages sont atténués un maximum, et laissent des traces horribles en été.

     Observez maintenant les stations elles-mêmes ! Bien que certaines soient de vrais villages montagnards, en accord avec le paysage (stations de 1e génération), la plupart sont constituées d’immeubles sombres et « sinistres », construits dans les années 70, années pendant lesquelles le boom du ski a tout dévasté. Durant cette période, les villages alpins (pauvres, avec en plus une émigration très importante) se sont lancé dans l’aventure de l’or blanc, pensant que ce serait la meilleure solution pour rétablir l’équilibre du pays. Ils ont ainsi laissé construire, au détriment de la montagne et de la nature. Je pense qu’à l’heure actuelle, on ne referait pas la même erreur. Les nouvelles constructions sont moins hautes, ornées de pierre et de bois. C’est ce qu’on trouve dans les stations de 3e génération (construites après 1980), qui marquent un retour au traditionnel (parfois avec un certain mauvais goût cependant !)

 

     Mais pourquoi certaines stations essaient-elles tant bien que mal de respecter un minimum l’environnement, alors que d’autres terrassent les flancs de montagne à coups de tractopelles ? On trouve plus ou moins la réponse dans le mode de gestion. Certes toutes les stations ont soif de succès et recherchent un minimum de profit, quoi de plus logique ? Mais lorsque les sociétés privées achètent une station, il s’en occupent de la même façon qu’un supermarché : « Une station de ski, ce n’est jamais qu’un parc de loisirs sportifs en libre-service », dit le président de la CDA. Dégager du profit est leur unique but. Ainsi, la nature est écrasée par le poids de l’argent, et les tours de béton poussent comme des champignons. La plupart des stations qui ont su garder une taille humaine sont celles qui ont su contrôler leur développement. Elles sont généralement gérées par des régies communales, et les objectifs sont plus de faire vivre le pays que de dégager d’importants bénéfices. Mais le problème n’est pas seulement dû aux exploitants de remontées, mais aussi à la demande, aux clients eux mêmes :

     Les skieurs qui ont la chance de se payer une semaine de vacances au ski en février ne se soucient guère de l’aspect de la montagne lorsqu’ils ne sont pas là. Ils iront se plaindre de la difficulté du vieux téléski T, d’avoir fait trop la queue au télésiège X, d’être tombé dans les bosses de la piste noire Y... Du coup, l’année suivante, le téléski T et le télésiège X seront remplacés par de gros télécabines et la piste noire Y aura été retravaillée pour que les débutants puissent dire dès leur retour qu’ils ont fait une piste NOIRE !!!

     Tout cela mérite quand même réflexion, car c’est un véritable cercle vicieux, les stations répondent à la demande, il faudrait alors réagir, avoir une nouvelle conception de la montagne, essayer de voir plus loin que le bout de ses skis ! Que restera-t-il dans 50 ans, quand la neige aura déserté les moyennes montagnes et que les stations auront fermé leurs portes ? Pensez vous vraiment que ceux qui ont tout construit vont tout démonter ? Il ne faut pas rêver, la montagne gardera à jamais en elle ces blessures inguérissables datant de cette période, où les humains ont essayé de la conquérir pour en faire le terrain de jeu de l’Europe...

Simon

BIBLIOGRAPHIE 

(cliquez sur l'image pour lire le verso)

Roman : Livre : Jeu vidéo :

Un bon livre à mon goût mais par contre très long. Il montre bien la transition difficile vers le milieu touristique de certains villages montagnards, et la domination des sociétés privées sur les habitants qui ne peuvent que rester spectateurs de ce qui leur arrive...

Livre qui se veut explicatif sur les stations de ski : histoire, gestion, fonctionnement, métiers... tout ce que vous voulez savoir sur les stations de ski (avec des exemples précis, je regrette d'ailleurs que Valloire n'aie été citée que pour l'exemple du tri des déchets !) Bon jeu à mon goût, mais il faut vraiment apprécier les stations de ski : prise en main un peu difficile et bugs assez réguliers dégoûteront tous ceux que le monde du ski n'intéresse que partiellement. Personnellement j'ai adoré! Voici quelques unes de mes créations :

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